Le 5 juillet dernier Mission Bocage a présenté les résultats de l’étude sur le potentiel de stockage de carbone du bocage aux élus et partenaires des territoires du Pays des Mauges et du Pays Vallée de la Sarthe. Cette étude s’inscrit dans un projet plus global, mené à l’initiative du CPIE Loire et Mauges et du Pays Vallée de la Sarthe, afin d’évaluer le potentiel de stockage de carbone des haies bocagères et également des forêts de ces territoires respectifs. Cette réflexion approfondie découle des travaux menés sur le changement climatique dans le cadre de Plans Climat Energie Territoriaux.

En l’absence d’outil existant suffisamment précis pour évaluer le potentiel de stockage de la forêt et des haies des deux territoires concernés, cette étude au caractère innovant a été confiée pour la partie forêt au Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) et plus particulièrement à son service recherche et développement : l’Institut pour le Développement Forestier (IDF) en lien avec le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) des Pays de la Loire.

Bord de l'Evre Montrevault

Pour la partie bocage, l’étude a été menée conjointement par Mission Bocage en partenariat avec  la Chambre d’agriculture de la Sarthe pour le Pays Vallée de la Sarthe.

A l’aide de la cartographie régionale du bocage mise à disposition par la Fédération Régionale des Chasseurs et à des relevés sur le terrain, le bocage de chacun des territoires a été mesuré précisément. En rassemblant les données issus des chantiers et grâce à un travail bibliographique important, Mission Bocage a pu évaluer la quantité de carbone stockée à la fois dans le tronc, mais aussi les racines, et le sol sous la haie, et ce, en fonction de la présence d’arbres, de l’état de la haie (dégradée, dynamique), etc.

Ainsi, pour le territoire des Mauges, chaque année, les haies et arbres champêtres stockent  72 milliers de Tonnes équivalents CO2, ce qui »compense » environ 10%  des émissions de l’agriculture sur territoire des Mauges (source : Plan Climat Mauges, 2007) ou correspond à l’empreinte carbone d’une ville de la taille de Beaupréau.

Mais ce n’est pas tout car le bocage peut être encore plus efficace ! L’étude a permis de chiffrer concrètement les pistes d’actions possibles sont envisageables pour accroître le stockage de carbone des haies :

  • Intensifier les initiatives de plantation bocagère : Planter 1 km de haies bocagères, c’est stocker plus de 770 tonnes équivalents CO2 sur 100 ans.
  • Promouvoir l’agroforesterie intraparcellaire : 1 parcelle de 10 ha d’agroforesterie à raison de 70 arbres par hectare, c’est 77 tonnes équivalents CO2 stockées par an (Dupraz, 2005).
  • Donner une place à l’arbre dans les labels et signes de qualité

De façon générale, il s’agirait pour les territoires de :

  • Mieux conduire pour produire plus grâce à la mise en place de plans de gestions du bocage et/ou forestiers.
  • Favoriser l’utilisation locale du bois, prioritairement en bois d’œuvre local, puis en bois énergie. Ceci permettra de renforcer les débouchés pour les exploitants, et ainsi encourager la gestion, tout en minimisant le bilan carbone des produits bois ;
  • Étudier la mise en place un « marché carbone » sans oublier qu’avant de compenser ses émissions en stockant, il faut d’abord les réduire.

Toutes ces actions devront s’accompagner d’outils et de moyens de concertation, de formation et d’incitation, à destination des agriculteurs, des propriétaires fonciers : Mission Bocage est prêt à relever le défi !

Télécharger la synthèse de l’étude ici

Cette démarche a été financée notamment grâce au programme européen LEADER et à l’ADEME.