L’assemblée générale de Mission Bocage s’est tenue le 30 mars dernier à Beaupréau. Vous retrouverez, comme chaque année, le rapport d’activités, sous forme vidéo, ci-dessus. N’hésitez pas à le partager dans votre réseau.

Le rapport moral

Le rapport moral d’une assemblée générale est l’occasion de présenter des perspectives pour la structure et des souhaits pour le territoire.

L’étude qu’a menée l’ISTOM, nous apporte un grand nombre d’enseignements et nous les remercions encore. Ces enseignements portent principalement sur la perception qu’ont les agriculteurs des Mauges, de l’arbre et de sa place dans les exploitations. Cela nous donne des clés de compréhension sur la relation professionnelle entre les conseillers que nous sommes et les agriculteurs du territoire. Tout ceci doit maintenant constituer une base de travail pour perfectionner la collaboration entre notre association locale, en constante adaptation, et des agriculteurs désireux d’innover et de faire avancer leurs exploitations.

Notre objectif premier serait permettre un changement des regards vers une meilleure  considération de l’arbre. En effet, tout un contexte fait que l’arbre est actuellement perçu par un certain nombre, comme un frein à la modernisation, une entrave au progrès et même un retour en arrière. Pourtant, dans notre paysage de bocage, l’arbre est bien un marqueur d’identité collective et peut nous rendre de nombreux services. Mission Bocage va développer encore ses actions et son argumentaire afin d’inciter à une évolution des pratiques et un changement de certaines mentalités. C’est notre défi !

Il apparaît clairement qu’un chaînon manque à l’agroforesterie ; c’est celui de l’appropriation des connaissances par les agriculteurs. Cela semble principalement concerner la multifonctionnalité des arbres et leurs intérêts économiques dans le système d’exploitation. Pourtant, bien des occasions existent pour parfaire ces connaissances mais les méthodes sont-elles adaptées aux besoins actuels ? La question de la transmission des savoirs  reste entière. Il va donc falloir repenser notre fonctionnement, travailler davantage en réseau, créer des collectifs, vulgariser la technique. Comme on l’a vu dans l’étude, il est nécessaire de favoriser le regroupement des exploitants, pour un meilleur effet d’entrainement, qui permettra d’avancer significativement et collectivement sur le sujet de l’agroforesterie.

L’agriculture d’aujourd’hui ne laisse plus beaucoup de place au partage d’activités, aux échanges, au réconfort et au co-portage de l’évolution. On sait pourtant que les agriculteurs ont besoin de partager des moments forts, entre eux mais aussi avec tous les habitants. La plantation d’une haie ou d’une parcelle en agroforesterie permet de construire ensemble le paysage et le cadre de production ; c’est aussi un partage des joies et des fatigues mais cela est toujours vécu comme un moment convivial. Cette dimension sociale et symbolique semble représenter un désir de reconnaissance du travail effectué, qu’il nous faut encore plus considérer.

Enfin, l’enquête montre une nouvelle fois, qu’il devient indispensable que cette question de l’arbre en agriculture soit un axe à part entière de la politique des territoires. Une reconnaissance accrue des pouvoirs publics s’avère donc nécessaire. Pour cela, nous devons éveiller davantage la conscience des décideurs, à l’importance des arbres, pour un territoire et pour son agriculture. Il faut lever les réticences, valoriser les actions novatrices, mesurer leurs effets.

Ainsi, cette démarche collective que nous attendons, s’inscrirait comme une période de l’histoire ou l’homme remet en place des fonctionnements cohérents et globaux, basés sur les équilibres entre les activités humaines et la capacité locale des milieux naturels à en accepter les effets.

Alors pour conclure, j’ai envie de vous dire : Tous à nos pelles ! Car planter aujourd’hui représente, plus que jamais, un acte politique, un geste citoyen et un pas vers l’avenir ; les agriculteurs des Mauges en sont les principaux acteurs !

Le 30 Mars 2017 à Beaupréau

Chrystelle Arrouet