Les pluies puissantes de cet hiver ont laissé des marques bien visibles dans le paysage du Grand Ouest : ravinements, coulées de boue, prairies lézardées, semis dégradés… etc. Ces sinistres peuvent avoir des conséquences notables à moyen terme, surtout lorsqu’ils se répètent. Les tempêtes et les pluies intenses ne sont pas une nouveauté et ont lieu régulièrement depuis toujours. Le problème, c’est l’artificialisation des sols bien sûr, mais surtout de la disparition progressive d’obstacles naturels (bois et haies bocagères) qui permettent de freiner les ruissellements, et l’érosion qu’ils produisent.

Dans des paysages vallonnés avec des sols de faible épaisseur, comme dans les Mauges, les dégâts peuvent être dommageables pour l’agriculture : dégradation des semis qui ne lèveront pas, et creusements de sillons profonds dans les prairies.

La disparition des haies bocagères, notamment en rupture de pente, a des conséquences, non seulement sur les parcelles de l’arracheur, mais aussi sur les parcelles des autres agriculteurs en aval.

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Photo d’une prairie dans les Mauges (février 2016).

Sur cette photo, on peut observer une prairie endommagée, avec une rigole profonde dans laquelle circule un filet d’eau important. Les limons sont charriés en contrebas de la parcelle, où ils s’accumulent avec les éléments rocheux détachés plus haut. Cette parcelle dispose d’une haie bien placée. En revanche, les parcelles situées en amont sont très dégarnies. Les micro-ruissellements d’eau de pluie peuvent ainsi se rejoindre et former un petit torrent avec un débit rapide qui ronge le sol et embarque avec lui des éléments parfois lourds.

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On peut distinguer des pierres et des éléments fins du sol plus en amont

Des haies bocagères plantées judicieusement en amont auraient permis de diffuser les ruissellements, de faciliter l’infiltration, de limiter l’engorgement des sols et ainsi de réduire l’érosion sur l’ensemble du versant.

Pour rappel, la plantation de haies bocagères est subventionnée par le Conseil Départemental de Maine-et-Loire à hauteur de 50 à 70 % en fonction de l’emplacement de la parcelle.